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Territoire, observation et gouvernance...

Date de publication : 9 février 2012

Philippe SIGNORET est chercheur au sein du laboratoire ThéMA de l’Université de Franche-Comté de Besançon. Il est l’auteur d’une Thèse de géographie et aménagement intitulée "Territoire, observation et gouvernance : outils, méthodes et réalités".

"Territoire ! Il n’est pas un jour sans que l’on entende ou lise des personnes d’origines et statuts très variés en parler. Mais, quand nous aussi nous parlons de territoire, faisons nous référence à la même chose que ce à quoi pense un agent de développement, un élu, un professionnel de santé ou encore, pour faire court car la liste serait longue, un chercheur ?

Quand il demande « Dessine-moi un mouton », le Petit prince d’Antoine de Saint -Exupéry trouve dans le dessin d’une simple caisse la meilleure des réponses. Le territoire est un peu comme cette caisse, chacun y met à l’intérieur ce qu’il veut, ou ce qu’il peut. Le territoire est fait de limites administratives ou politiques (les communes, départements, régions, ...). Mais ces limites ne suffisent pas à le représenter. Le territoire - mon territoire - se construit jour après jour au grès des activités de la vie quotidienne (étudier, travailler, faire des achats, se divertir, etc.), de la découverte du monde (voyages, reportages, lectures, ...) et de tout ce que nos ainés nous ont appris. Mon territoire, ce n’est pas seulement là où j’habite. C’est là où je vie. Mais c’est également un monde habité par d’autres personnes avec qui je suis en relation, qui m’apportent des informations ou qui viennent influer sur ce que je fais. Pour construire ce territoire, je suis en permanence à l’affut des nouveautés. J’observe le monde qui m’entoure et les gens qui agissent. L’observation est donc à la base de cette construction que l’on peut désigner par : la territorialisation.

Si l’on passe de l’individu au collectif, la construction territoriale procède de cette même phase préalable qu’est l’observation. De nombreux observatoires ont d’ailleurs été créés pour permettre à des techniciens de savoir et comprendre ce qu’il se passe dans le monde complexe qui les entoure. Ces organisations viennent éclairer la connaissance d’un contexte et instruire la prise des décisions qui vont affecter notre quotidien et notre futur à travers les pratiques de la gouvernance que l’on retrouve à différents niveaux.

L’observatoire est alors un peu comme nous, quand nous sommes devant un hypermarché. L’étendue de ce monde particulier à explorer et la diversité de ce qu’il contient nous oblige à ne nous intéresser qu’à certains objets. Ainsi, si l’observatoire n’a pas un objectif précis, les moyens dont il disposera ne seront peut-être pas suffisants pour tout explorer, les informations que l’on sera susceptible d’en retirer ne seront pas nécessairement d’une grande utilité, les politiques ne profiteront pas des éclairages nécessaires et les actions en matière d’aménagement, d’environnement, de transport, ou encore sur le plan économique et social ne répondront pas tout à fait aux besoins.

Finalement, il n’y a pas un, mais des territoires. Toute la difficulté est alors de prendre en compte la complexité des territoires et de faire de sorte que les observatoires portent une attention particulière sur un sujet particulier, à un bon niveau d’intervention, pour répondre à des demandes sociales particulières".

Philippe SIGNORET

Pour accéder à ces travaux ou y faire référence : Philippe SIGNORET, 2011, "Territoire, observation et gouvernance : outils méthodes et réalités" [en ligne] , Thèse de géographie et aménagement, Besançon, Université de Franche-Comté, 383 p.,

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